Quand les Cyrards quittant l'Ecole
A Paris débarquent gaiement
Les casos frisés par le vent
Se répandent en bandes folles.
Ils flottent, ils flottent gentiment
Les casoars rouges et blancs.
Ils font l'objet des rêveries
Des mamans berçant leur bébé
Les potaches à l'air blasé
Leur jettent des regards d'envie.
Ils fuient rapides et légers
Comme des rêves ébauchés.
Ils vont là où le coeur les mène
Au nid d'amour pour s'y griser
De caresses et de baisers
Dont ils sont privés en semaine.
Ils frôlent des minois charmants
Les casoars rouges et blancs.
Mais quand là-bas à la frontière
Le canon les a appelés
Ils vont combattre en rangs serrés
Pas un ne regarde en arrière.
Ils sont les premiers à l'assaut
Les valeureux petits casos.
Rouges et blancs, ils sont l'emblème
Des amours noyés dans le sang,
L'adieu que le Cyrard mourant
Fait porter à celle qu'il aime.
Ceux-là font couler bien des pleurs
Qui sont tombés au champ d'honneur.
Tantôt les caresses des femmes,
Tantôt les balles et les boulets,
Aimer, mourir, c'est leur métier
De servir la France et les dames.
Voilà ce que disent en mourant
Les casoars rouges et blancs.
Paroles de J.B. CLEMENT
des "Marie-Louise" (1911-1914)
Mort au Champ d'honneur.